C’est quoi : une pochade en peinture ?

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Qu’est-ce qu’une pochade en peinture ? À quoi sert-elle ? Comment bien la réaliser ? Et pourquoi cette technique a-t-elle servi de base aux travaux des Impressionnistes ?
Je vous explique tout dans cet article.

La pochade en peinture : définition

▪️ On appelle pochade une peinture de petit format exécutée rapidement par l’artiste ( généralement en quelques coups de pinceaux ).

La pochade est traditionnellement peinte sur le vif et sur le motif. C’est l’équivalent d’un croquis en dessin.

Avec la pochade, l’artiste préférera la rapidité d’exécution à l’exactitude du dessin et du réalisme de la couleur, afin de capter la spontanéité de l’impression laissée par une figure, une scène, un paysage.

Le peintre utilisera également la technique de la pochade pour réaliser des études de couleurs rapides en vue de réaliser un tableau final.

Dans certain cas, ce travail préparatoire de pochade constitue déjà un tableau en soi.

Exemples de pochades sur la page de gauche : études de couleurs rapides en vue de réaliser une illustration finale.

Les origines de la pochade en peinture.


▪️ Pocher, dans les Beaux-Arts, c’est peindre rapidement, en couvrant d‘aplats de couleur les zones d’un tableau, comme lorsqu’on travaille au pochoir (les deux termes ont d’ailleurs la même racine).

→ Du point de vue classique, la pochade n’est qu’un moyen d’exécuter des notes visuelles d’après nature et des travaux préparatoires de composition et de couleurs.

→ Jusqu’à l’époque romantique, le terme pochade, s’utilise en peinture pour dénigrer un travail dont les qualités académiques laissent, selon le commentateur, à désirer.

→ Au début de l’impressionnisme, on a notamment reproché à ces jeunes peintres de ne pas savoir peindre, de n’en rester qu’au stade de la pochade… et d’oser les signer et les exposer ! Quelle audace !

De nos jours, une pochade de maître peut dépasser, en valeur artistique ou financière, l’œuvre finale du peintre.

Voici un bel exemple de pochade, réalisé par le peintre Morrice.

La technique :


▪️ Autrefois, la réalisation d’une peinture à l’huile dans le style académique pouvait durer plusieurs mois.
→ Le temps d’exécution d’une pochade, par rapport à cette norme, peut-être de plusieurs heures, mais en une seule séance.

▪️ Pour effectuer une pochade en peinture, des temps de séchages rapides sont nécessaires.
→ L’aquarelle est souvent la technique de choix, car le travail peut être terminé et emporté en quelques minutes.
→ La peinture à l’huile permet de l’exécuter « Alla prima » si la peinture est utilisée suffisamment en pâte.
→ L’acrylique et la gouache s’y prêtent aussi particulièrement pour leur rapidité de séchage.

Exemples de pochades à la peinture aquarelle.

▪️ Voici les conseils que donne le peintre Armand Cassagne dans son ouvrage ‘Traité d’aquarelle‘ publié en 1875 :

« Pour que la pochade ait les qualités voulues, elle doit avoir l’effet vif et bien saisi, effet auquel doit s’ajouter le charme de la couleur.
Si ces qualités manquent, la pochade est nulle.

Pour que la pochade soit caractéristique, il faut choisir sur nature un effet bien tranché, pluie, soleil, vent ou tempête, et saisir l’émotion du moment.
La pochade sans émotion est une œuvre incomplète et maladive.

La pochade bien faite, bien comprise, à son côté imposant, émouvant même, et un caractère essentiellement artistique.
Le tempérament du peintre s’y révèle tout entier ; elle est, par un côté, supérieure à l’aquarelle terminée.

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La pochade, si incomplète qu’elle soit, saisit plus fortement l’ensemble de l’effet, du jour et de l’heure.
L’incomplet de sa représentation pousse l’esprit du spectateur à y deviner mille choses que le peintre n’a jamais voulu reproduire ; c’est de cette indécision et de cet aspect mystérieux que nait son charme.


Il est bon, lorsque l’on débute, d’entremêler des pochades avec des études terminées.


Il y a de certains effets qu’on ne peut saisir qu’à l’aide de la pochade ; tels sont : un coucher de soleil, un orage, un brouillard, etc.

Il ne faut jamais faire une pochade d’après nature pour en faire chez soi une aquarelle terminée qui, à moins qu’on ne soit très fort, serait infailliblement médiocre.
Il ne faut jamais non plus faire à moitié une aquarelle sur nature pour la terminer à l’atelier, car on la gâterait complètement. »

Belles pochades à vous !

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