Très souvent, beaucoup d’élèves ou (même d’artistes) semblent gênés par le fait de dessiner d’après un modèle, ou une photo.
Beaucoup s’en excusent, comme s’il s’agissait d’une faute grave ou d’une maladie incurable. Il s’agit d’un vrai complexe !

Alors comment faire pour réussir à dessiner sans modèle ?
Quel est le secret ?
Essayons d’y voir plus clair dans cet article.

Je dessine d’après un modèle… C’est grave docteur ?

Je vous rassure tout de suite : dessiner sans modèle, comme ça de but en blanc, est un fantasme, une légende !
À vrai dire, ça n’existe pas vraiment dans la réalité… ou très peu !

Seuls les artistes avec une GRANDE expérience parviennent à travailler de la sorte et ils sont rares.
Parvenir à ce niveau de compétences demande des années et des années de travail acharné !

Et même les plus grands dessinateurs n’ont pas honte de dire qu’ils utilisent régulièrement des modèles et s’inspirent de visuels déjà existants.
Et c’est bien normal !

C’est ainsi que les artistes ont toujours fait !

Les artistes ont toujours copié des images depuis la pré-histoire jusqu’à nos jours.

Depuis la Renaissance, et jusqu’il y a peu, dans les meilleurs ateliers, les apprentis commençaient par copier les grands maitres, encore et encore !

Il suffit d’aller se balader dans n’importe quel musée des Beaux-Arts pour constater que cette méthode a porté ses fruits pendant des siècles, qu’importe ce qu’en disent les mauvaises langues.

D’ailleurs, la plupart des grands artistes célèbres ont peint d’après des modèles, qu’ils soient vivants ou d’après photos :

• Le Caravage faisait poser ses modèles pendant des journées entières sans bouger.
• Van Gogh peignait dans la nature, des scènes et des paysages qu’il avait sous les yeux.
• Picasso réalisait le portrait de ses proches, des femmes qu’il fréquentait, etc.
• Même des artistes célèbres de l’abstraction, comme Mondrian, ont commencé par travailler d’après un modèle…
  

Dessiner sans modèle ? Comment font-ils ?

Mais alors comment font-ils ces Kim Jung Gi ou autres artistes de génie qui parviennent à dessiner avec brio sans aucun modèle ou référence visuelle ?!

Voici plusieurs méthodes qui pourraient vous aider à mieux comprendre ce processus et à l’appliquer dans votre travail.

Comprendre ce que l’on dessine :

Je vous le répète souvent : on ne dessine bien que ce que l’on comprend.

Et pour comprendre le motif que l’on veut dessiner, il faut l’étudier de la façon suivante :
1 – l’observer
2 – le déconstruire (comprendre sa composition, sa logique)
3 – le reconstruire (de différentes façons et sous plusieurs angles)
5 – le mémoriser
6 – le répéter

C’est ce qu’à chercher à faire toute sa vie un artiste comme Léonard de Vinci avec ses centaines de carnets d’études.

Répéter le motif :

Répéter le motif des centaines, voir des milliers de fois : c’est ce que font la plupart des illustrateurs, bédéistes ou mangakas qui vont dessiner encore et encore les mêmes personnages dans des situations et angles différents, jusqu’à les maitriser à la perfection.

Nota bene : Pour ce faire, beaucoup de patience et une bonne maitrise de la perspective vous seront d’une grande utilité.

Se créer une bibliothèque visuelle :

Apprendre à dessiner, c’est un peu comme apprendre à parler une nouvelle langue.

Au début, on ne connait que 2 ou 3 mots, puis avec l’expérience, on parvient à mémoriser de plus en plus de vocabulaire, ce qui nous permet de mieux comprendre, mais aussi de commencer à faire des phrases correctes pour pouvoir s’exprimer.

C’est un peu la même chose pour le dessin : vous devez en quelque sorte accumuler du vocabulaire visuel.
Une fois que vous maitriserez un motif, vous serez en mesure de le stocker dans votre mémoire et vous pourrez ainsi vous constituer une bibliothèque visuelle.

Au fur et mesure du temps et de votre expérience, vous pourrez ainsi aller piocher dans votre bibliothèque de motifs en fonction de vos besoins créatifs.

Savoir dessiner sans modèle est un travail de longue haleine qui demande du temps, de la pratique et beaucoup de curiosité.

Ne reste plus qu’à se mettre au travail pour ceux qui souhaitent y parvenir en commençant à remplir votre premier carnet d’études.

Pour les autres, dites-vous que ce qui compte réellement, c’est le résultat obtenu (en vérité, tout le monde se fiche du modèle que vous avez utilisé une fois que votre œuvre est terminée !).

Alors, cessez de culpabiliser avec ça et faites-vous plaisir !
L’important, c’est de pratiquer.


À bientôt pour la suite,
Joanaa