La vraie Vie de Michel Ange

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Aaah Michel Angelo ! Les peintures du plafond de chapelle Sixtine, les mains de la création d’Adam, les dessins du Jugement dernier, la sculpture du célèbre David, de la Pietà… ou encore la coupole de la basilique Saint-Pierre… !
Vous avez certainement déjà entendu parler de toutes ces œuvres qui évoquent l’immense carrière de l’Artiste Italien de la Renaissance.
Pour sûr !

Mais qui était vraiment Michel-Ange ? Peintre, sculpteur, poète, architecte et même « tortue ninja »…
Découvrez dans ce cours la biographie de cet artiste de génie.


« Michel Angelo Buonarroti, sculpteur. »

Michel Ange était un homme lunatique qui avait une forte tendance à s’emporter, des moments de profonds malaises et des crises de rages imprévisibles – en un mot, la terribilità.
Le pape Léon X qui n’aimait pas la confrontation aurait dit de lui : « Michel-Ange est impossible et on ne peut pas traiter avec lui. »
Pour être sûr de réveiller la terribilità de l’artiste, il suffisait de le qualifier de « peintre« .

En effet, il se considérait comme un sculpteur (il signait d’ailleurs ses courriers ‘Michel-Angelo Buonarroti, sculpteur’) et se mettait dans une colère noire quand on confondait les deux disciplines.
Il tenait la sculpture pour le plus noble d’entre tous les Arts.
Pourtant, pour un homme qui ne se considérait pas comme un peintre, quelles œuvres merveilleuses son pinceau n’a-t-il pas réalisées !

Pour de nombreux historiens de l’Art, les fresques de la Chapelle Sixtine représentent le nec plus ultra de la Haute Renaissance. Ironie du sort, Michel Ange n’avait accepté ce projet qu’à contrecœur.

Portrait de Miche Ange
Michel-Ange avait le nez tordu
suite à une bagarre avec l’artiste Pietro Torrigiano
qui lui cassa le nez avec direct du droit…

Michel Ange, les origines

Michel-Ange est né le 6 mars 1475 en Italie à Caprese (Toscane) près de Florence.
À l’âge de 6 ans, sa mère meure d’un accident de cheval laissant son père Ludovico seul avec cinq jeunes enfants. Michel-Ange est alors placé en nourrice chez une femme et fille de tailleurs de pierre où il restera jusqu’à l’âge de dix ans.

Descendant d’une lignée aristocratique, la famille Buonarroti avait perdu de sa splendeur et en était très contrariée.
C’est peut-être pour cette raison, que le père de Michel Ange, Ludovico, s’emporta autant quand son fils lui annonça son intention de devenir artiste.
À regrets, il l’envoya néanmoins faire son apprentissage chez un peintre florentin important, Domenico Ghirlandaio, où le jeune homme caractériel passa son temps à se quereller avec son maître.

Par chance, vers 1490, il put entrer dans un environnement artistique plus serein : le jardin de sculptures de Laurent de Médicis.
Ce dernier, grand protecteur de Sandro Botticelli, y avait réuni une inestimable collection de statues antiques et contemporaines et finançait un atelier pour les sculpteurs en devenir.

Michel Ange quitta Florence avant l’invasion française et la retrouva, en 1495, sous la domination du moine Jérome Savonarole. Il en repartit en 1496, cette fois pour Rome, afin d’y réaliser des sculptures pour divers cardinaux.

Si seulement les gens savaient combien j’ai travaillé pour acquérir ma maitrise, ils n’y verraient plus rien de merveilleux.

Miche-Ange

Un génie précoce

Michel Ange a 24 ans.
Durant son séjour à Rome, il exécute sa Pietà (1499), une magistrale représentation de la Vierge Marie tenant le corps sans vie du Christ sur ses genoux.
Cette scène est un véritable tour de force. Les détails et les textures sont d’un incroyable réalisme, des plis de la robe de Marie jusqu’à la cascade de boucles des cheveux du Christ.

La pietà de Michel Ange
Sculpture de La Pietà de Michel Ange

La Pietà augmente considérablement la notoriété de Michel Ange… mais seulement à Rome.
En retournant à Florence en 1501, il doit une nouvelle fois se faire un nom.

Il y parvint grâce à un bloc de pierre étroit d’un peu plus de 4 mètres de long qui se trouvait dans la cour de la cathédrale de Santa Maria del Fiore depuis 1463.
Il accepta de faire une statue de ce bloc qui avait déjà été travaillé et abandonné par d’autres artistes déçus de la piètre qualité de la pierre.

Il trouva comment exploiter au mieux sa matière première insuffisamment épaisse (ce qui ne lui laissait aucune marge d’erreur) et le résultat final : David, eut raison de la réserve des Florentins.

Le David de Michel Ange
Michel-Ange, «David», 1501-1504,
6 tonnes, 4 mètres de haut, réalisée dans un seul bloc de marbre.
Détail de la sculpture du David de MichelAngelo
Détails sur le regard déterminé de David avant l’affrontement de Goliath.


Michel Ange et la Chapelle Sixtine

On ne tourne pas le dos au pape Jules II !

Puis vint l’invitation (ou plutôt la convocation) inattendue du pape Jules II.
Vaniteux comme un paon, ce dernier voulait que Michel Ange l’immortalise en lui sculptant le plus beau tombeau jamais créé.
L’artiste devint obsédé par ce projet et esquissa les plans d’un mausolée comportant plus de 40 personnages.

Au retour d’un séjour à Carrare, une ville réputée pour ses carrières de marbres de première classe, il ne trouva à Rome que le saint mépris de Jules II.
Dans l’un des accès d’immodestie dont il était coutumier, le souverain pontife avait décidé de faire construire la plus grande église de tout le monde chrétien en démolissant le sanctuaire de Saint-Pierre, datant du IV siècle, et en érigeant une basilique à sa place.
Ce projet absorbant toute son attention et son argent, il en oublia celui qu’il avait commandé à Michel-Ange !

Michel Ange flaira la conspiration. L’architecte de la basilique, n’était autre que Bramante, son ennemi juré, et il soupçonnait ce dernier d’avoir comploté contre lui pour s’approprier la faveur de Jules II.
Excédé, après avoir plusieurs fois vainement tenté de rencontrer le pape, il partit soudainement, et sans permission, pour Florence.

Jules II l’apprit. « Nul ne peut ainsi tourner le dos à Jules II« , s’exclama-t-il !!
Celui-ci envoya aussitôt une lettre courroucée à l’artiste qui ne put faire autrement que de revenir lui présenter ses excuses à genoux.
En pénitence, le pape lui fit réaliser une immense statue à son effigie. (Cette œuvre en bronze n’a pas survécu ; elle a été fondue pour fabriquer un canon moins de 4 ans plus tard….).

De sculpteur à peintre

Ensuite, Jules II, annonça à Michel Ange que son prochain travail consisterait à peindre le plafond de la chapelle Sixtine.
L’artiste ne put pas refuser, et, là encore, il sentit qu’il y avait anguille sous roche.
Il suspectait Bramante d’avoir fait en sorte qu’on lui confie cette tache en espérant qu’il échouerait puisqu’il détestait peindre.

Mais, … il peignit.

Pour ce grand espace vouté, il élabora un arrangement complexe de scènes, de figures et d’éléments architecturaux en trompe l’œil résumant l’Ancien Testament.
Neuf évènements de la Genèse y sont représentés, en commençant par la création du cosmos et en terminant par Noé et le déluge.
Ce tourbillon pictural est agencé de sorte à former un ensemble dynamique et tumultueux, tout en respectant une logique lui permettant de rester cohérent.

On peut, d’ailleurs suivre les progrès de Michel-Ange le long du plafond à mesure qu’il prend confiance et gagne en expérience. Les dernières scènes sont les plus remarquables, notamment La création d’Adam.
Un Adam à la musculature parfaite lève son regard languissant vers Dieu, un homme barbu soutenu par des anges. L’Éternel tend le doigt vers la main tombante d’Adam et lui insuffle l’étincelle de la vie.
Bim.

La création d'Adam, fresque de la chapelle Sixtine de Michel Ange
La création d’Adam peinte par Michel Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine.

Les fresques du plafond de la chapelle Sixtine font l’objet de plusieurs mythes.
Tout d’abord, Michel Ange n’a pas travaillé couché sur le dos. Un immense échafaudage avait été construit sous le plafond et il n’avait qu’à lever les bras pour peindre.
Plusieurs assistants étaient également présents pour moudre les pigments et mixer le plâtre.

Cependant, il est vrai qu’au cours des 4 ans environ qu’a exigé la tache, certains d’entre eux ont abandonné. Ceci n’est guère surprenant quand on sait qu’ils vivaient tous dans le petit atelier de Michel-Ange et se partageaient un lit unique (Michel Ange était apparemment très près de ses sous).
De plus, étant donné que leur maître était convaincu que les bains étaient mauvais pour la santé, ils devaient souvent être quelque peu pressés de passer la porte.
Quant au pape Jules II, il ne profita pas longtemps du cadeau qu’il a laissé au monde. Il mourut quelques mois seulement après l’achèvement des fresques en 1519.

Le non-finito

Pour le plus grand soulagement de Michel-Ange, les papes suivants s’intéressèrent plus à la sculpture et à l’architecture qu’à la peinture.

On remarque qu’un grand nombre de projets que l’artiste avait à cette époque restèrent inachevés.
L’artiste cultive en effet le concept de « non-finito« , qui joue sur la matière même du marbre en la laissant par endroits à peine dégrossie, d’une façon plutôt moderne.
La chapelle des Médicis par exemple, est un monument extraordinaire qui compte les sculptures très prisées que sont La nuit, le Jour, le Crépuscule et l’Aurore, certaines de ces figures ne sont pas complètement dégrossies.

Le Crépuscule et l'Aurore  de Michel Ange.
Le Crépuscule et l’Aurore de Michel Ange.
La Nuit et le Jour de Michel Ange
La Nuit et le Jour : les traits du visage du Jour disparaissent dans la pierre et ne sont pas sculptés.
C’est le non-finito.

La fresque du Jugement Dernier

Finalement, le pape Clément VII, ne pu résister à faire, lui aussi, appel aux talents de peintre de Michel-Ange.
Il l’engagea pour mettre la touche finale à la chapelle Sixtine en lui demandant de réaliser une immense fresque derrière l’autel.
Le Jugement Dernier représente le Christ et la Vierge Marie observant la fin du Monde.

Ils sont entourés d’un maelstrom de saints, de patriarches et de martyrs, dont beaucoup portent les marques de leurs supplices (Saint Barthélemy qui a été écorché tient sa propre peau, dont on pense que le visage est un autoportrait grimaçant de l’artiste).
Sous le royaume des cieux les sauvés s’élèves tandis que les damnés sont descendus en enfer par de hideux démons cornus.

Peinte entre 1536 et 1541, cette œuvre montre clairement que Michel-Ange avait beaucoup évolué en trente ans et osait prendre plus de risques aussi bien en termes de composition que d’utilisation des couleurs.

Détails de la fresque du Jugement Dernier représentant Saint Barthélémy tenant sa propre peau.
Détails de la fresque du Jugement Dernier représentant Saint Barthélémy tenant sa propre peau.

Les œuvres de Michel Ange censurées

Michel-Ange estimait que la représentation d’un corps nu, particulièrement celui d’un homme, était le summum de l’art. Il aimait tant les nus masculins que ses nus féminins ressemblaient à des hommes.
Sa sculpture La Nuit par exemple, porte d’étranges seins ronds donnant l’impression qu’on a collé des ballons sur le torse musclé d’un homme.
Ceci était peut-être dû à l’ignorance… Certains spécialistes se demandent en effet, si l’artiste, avait jamais vu une femme nue….

Ce qui est certain, c’est que son amour du nu à fini par lui causer des ennuis.
Quand il réalisa le Jugement Dernier, dans l’atmosphère nouvellement conservatrice des années 1530, on lui reprocha immédiatement d’avoir représenté les saints et les martyrs entièrement nus. On pût même lire qu’un « bordel détournerait le regard pour ne pas voir de telles choses ». Après quelques débats, la hiérarchie ecclésiastique estima que les personnages étaient « trop lascifs » et engagea des peintres de moindre envergure pour ajouter des draperies sur les zones qui posaient problème.
Dans les fresques suivantes, seul un rare ange apparaît ici ou là sans vêtements.

Abstinence et longévité

Que Michel-Ange n’ait jamais vu une femme nue paraît difficile à croire, mais cela reste possible. Il n’a jamais été marié et ses rares relations avec des femmes étaient purement platoniques.
En revanche, ses rapports avec les hommes peuvent être interprétés de différentes façons. Durant ses années romaines, l’artiste a entretenu des liens étroits avec au moins deux hommes beaucoup plus jeunes que lui. « Aimer » ses jeunes compagnons et leur écrire des poèmes passionnés était à la mode.

Michel Ange était un jeune homme impressionnable et il vivait à l’époque où Savonarole a condamné l’homosexualité.
Il fut également témoins des ravages que faisait cette nouvelle maladie qu’était alors la syphilis.
Pieux, il prônait l’abstinence qui selon lui, prolongeait l’espérance de vie.
Sachant qu’il est mort peu avant son 89e anniversaire, il est permis de se demander s’il n’avait pas un peu raison.

Michel Ange : la Référence Absolue

Miche-Ange finit ses vieux jours à Rome où il consacra la majeure partie de son temps à l’architecture de la basilique Saint-Pierre, commencée des années plus tôt par Jules II.
Il travaillait encore 6 jours avant sa mort, le 18 février 1564.

La plus inconvenante des querelles eut lieu entre Rome et Florence quand il fallut déterminer ce que l’on allait faire de la dépouille de l’artiste et que les deux villes revendiquèrent l’honneur de la mettre en terre.
La dépouille de Michel-Ange fut d’abord portée dans une église romaine, mais le neveu du défunt maquilla le cercueil en ballot de marchandise et le fit sortir en cachette. Quand il arriva à Florence trois semaines plus tard, il fut cérémonieusement ouvert pour que les gens puissent voir et toucher le corps.
Michel-Ange a finalement trouvé sa dernière demeure dans sa vielle paroisse de Santa Croce, dans une tombe qui doit son ornementation surchargée à l’Académie des Arts de Florence.

L’artiste est ensuite devenu une référence impossible à ignorer pour tous ses successeurs. Soit on suivait ses traces, soit on réfutait délibérément son influence.
Aussi tard qu’au XIXᵉ siècle, le sculpteur Auguste Rodin considérait toujours Michel-Ange comme sa première inspiration. Ce n’est qu’avec l’ascension du modernisme au XXᵉ siècle qu’il a été délogé de sa position d’artiste Absolu.


Source

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La chapelle Sixtine rien que pour vous !

Documentaire sur la Vie de Michel-Ange

Enfin, pour les fans, voici un documentaire (kitchounet mais très instructif) retraçant la biographie de l’artiste.
Attention, les effets spéciaux sont à couper le souffle.

À bientôt pour la suite,
Joanaa

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