Les secrets de la VĂ©nus de Milo

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Cette statue antique représente une belle femme, torse nu, avec des draperies couvrant ses hanches et ses jambes. Ses bras ont étés cassés au niveau des épaules.
On pense qu’il s’agit d’Aphrodite (VĂ©nus pour les Romains).

Elle arrive en seconde place des dames les plus populaires du Louvre – seule la Joconde attire plus de monde qu’elle.
En effet, car tout comme la Mona Lisa, la VĂ©nus de Milo est une Ɠuvre mystĂ©rieuse qui porte en elle de nombreux secrets.

Pour les découvrir : lisez cet article !

La Vénus de Milo : la découverte rocambolesque

La VĂ©nus de Milo a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1820, c’est-Ă -dire Ă  l’apogĂ©e du NĂ©oclassicisme.
À cette Ă©poque, l’AntiquitĂ© est alors Ă  la pointe de la mode et les EuropĂ©ens qui se rendent en GrĂšce prennent l’habitude de se ruer sur les statues de marbre et de les rapporter chez eux comme souvenir.


Par consĂ©quent, quand le marin français Olivier Voutier fit escale sur l’Ile Ă©gĂ©enne de Milos (que l’on appelait autrefois Milo), il dĂ©cida, comme bien d’autres, de partir Ă  la chasse aux trĂ©sors.

PrĂšs des ruines du cĂ©lĂšbre thĂ©Ăątre antique de Milos, il finit de dĂ©terrer la seconde moitiĂ© d’une belle statue qu’un fermier local avait trouvĂ© par hasard.

Voutier essaya de convaincre son capitaine de partir immĂ©diatement pour Constantinople afin de demander l’autorisation d’acheter la statue Ă  l’ambassadeur de France, mais comme le capitaine refusa, il cessa de s’intĂ©resser Ă  l’affaire.
Dans le mĂȘme temps, un autre français prĂ©sent sur les lieux, Jules Dumont d’Urville, fut plus rapide que lui et se rendit Ă  l’ambassade Ă  sa place.

Une fois le permis accordĂ©, d’Urville revint alors Ă  Milos et trouva la statue dans un canot au beau milieu du port.
Pendant son absence, un officiel turc l’avait saisie et s’était arrangĂ© avec un capitaine russe pour la faire porter Ă  Constantinople.

AprĂšs de longues et tumultueuses nĂ©gociations avec les insulaires, d’Urville parvient Ă  acheter la sculpture et Ă  la ramener en France.

(Quand elles apprirent que la statue leur avait filĂ© entre les doigts, les autoritĂ©s turques furent tellement courroucĂ©es qu’elles ordonnĂšrent que les notables de l’üle soit fouettĂ©s.)

La Vénus de Milo, fait plus de 2 mÚtres de hauteur et est taillée dans deux blocs de marbre.
La Vénus de Milo, fait plus de 2 mÚtres de hauteur et est taillée dans deux blocs de marbre.


La Vénus de Milo au Musée du Louvre


Pendant ce temps-là la statue était arrivée à Paris.

Son exposition au musĂ©e du Louvre en 1821 a fait sensation : c’Ă©tait la premiĂšre statue venue de GrĂšce dans les collections et la premiĂšre Ă  ĂȘtre montrĂ©e incomplĂšte.
À l’époque, la toute nouvelle discipline qu’était l’Histoire de l’Art Ă©tait dominĂ©e par les idĂ©es de l’érudit allemand Johann Winckelmann (1717–1768).
Sa thĂ©orie Ă©volutionnaire voulait que l’Art Grec est atteint son zĂ©nith durant l’époque classique entre 510 et 323 av. J.-C.
Selon lui, cet apogée aurait commencé à décliner durant la période helléniste entre 323 et 146 av. J.-C.

Le secret gĂȘnant d’Alexandros

Quand les experts des musĂ©es constatĂšrent la beautĂ© de la VĂ©nus de Milo, ils dĂ©clarĂšrent immĂ©diatement qu’il s’agissait de l’Ɠuvre d’un maĂźtre classique.

On imagine le choc qu’ils reçurent en apprenant que parmi les autres morceaux de marbre recueillis se trouvait une plinthe sculptĂ©e correspondant parfaitement Ă  la statue sur laquelle on pouvait lire : « [Alex] Andros, fils de Menides, citoyen d’Antioche sur le MĂ©andre a fait cette statue ».
Le problĂšme, c’était que Alexandros n’était pas exactement un maĂźtre et qu’Antioche sur le MĂ©andre n’existait pas encore Ă  l’époque classique puisqu’il s’agissait d’une colonie hellĂ©niste. Oups !

L’inscription ne cadrant pas vraiment avec la thĂ©orie de Winklemann qu’ils affectionnaient tant, les curateurs dĂ©cidĂšrent que la plinthe n’allait finalement pas si bien que ça avec la statue.
Quand on exposa cette derniĂšre, la plinthe Ă©tait devenue introuvable et personne n’a jamais rĂ©ussi Ă  remettre la main dessus malgrĂ© deux siĂšcles de recherche.

OĂč sont passĂ©s les bras de la VĂ©nus de Milo ?

Bien que ses bras manquants soient sa caractĂ©ristique la plus cĂ©lĂšbre, il est possible que la VĂ©nus de Milo ait eut au moins un bras gauche au moment oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte.
Les proches du fermier qui a dĂ©terrĂ© les premiers morceaux ont affirmĂ© plus tard que, lorsqu’ils Ă©taient lĂ  pour la grande dĂ©couverte, VĂ©nus avait une main gauche qui serrait une pomme.
D’autres lettres de personnes impliquĂ©es dans l’achat font rĂ©fĂ©rence Ă  ses bras cassĂ©s, disant qu’ils Ă©taient « actuellement dĂ©tachĂ©s du corps », indiquant peut-ĂȘtre qu’ils pourraient ĂȘtre remis en place plus tard.

Une autre histoire raconte que le navire de la marine française de d’Urville, envoyĂ© pour rĂ©cupĂ©rer la statue de Milos, a Ă©tĂ© impliquĂ© dans une bagarre avec un navire grec. Pendant le combat, la statue a Ă©tĂ© en quelque sorte heurtĂ©e contre des rochers, brisant les deux bras.
L’histoire s’est ensuite rĂ©vĂ©lĂ©e fausse, car un croquis antĂ©rieur de la statue (rĂ©alisĂ© par Voutier) la montrait sans bras avant que la transaction n’ait lieu.
MystĂšre donc…

Version originale

Qu’ils soient ou non lĂ  Ă  l’origine, les bras de VĂ©nus ne sont pas les seules choses qui lui manquent Ă  l’heure actuelle.

La statue Ă©tait Ă  l’origine ornĂ©e de bijoux en mĂ©tal, dont un bracelet, des boucles d’oreilles et un bandeau. Les trous oĂč les bijoux Ă©taient autrefois attachĂ©s au marbre restent visibles. Manque Ă©galement Ă  VĂ©nus son pied gauche.

La statue devait donc ĂȘtre bien diffĂ©rente dans sa premiĂšre jeunesse quand elle se trouvait dans une niche Ă  l’intĂ©rieur d’un gymnase Grec.
Car il faut Ă©galement savoir que les Grecs peignaient leurs statues avec des couleurs vives. La sereine VĂ©nus devait alors ĂȘtre carrĂ©ment tape Ă  l’Ɠil !
Rien Ă  voir donc avec le blanc immaculĂ© qui l’habille aujourd’hui….

La VĂ©nus de Milo au
La Vénus de Milo au Musée du Louvre à Paris


Le chef-d’Ɠuvre que l’on appelle la VĂ©nus de Milo a donc commencĂ© sa vie comme sculpture accessoire rĂ©alisĂ© par un artiste inconnu, sur une petite Ăźle de la MĂ©diterranĂ©e.
Elle est maintenant installĂ©e dans une immense salle de 200 mĂštres carrĂ©s afin que les six millions de visiteurs qui l’admirent chaque annĂ©e puissent, eux aussi, se demander pourquoi cette belle dame fait autant parler d’elle…


À bientît pour la suite,
Joanaa

Source

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Cet article a 6 commentaires

  1. Et bien, voilĂ  une dame qui en a vĂ©cu des aventures ! Je suis super contente d’en avoir appris plus sur la VĂ©nus de Milo. J’aime bien connaĂźtre les histoire derriĂšre les Ɠuvres.
    Merci

    1. Bonjour Anne, vous avez raison.
      Les histoires derriĂšres les Ɠuvres d’Art sont souvent passionnantes et malheureusement trop mĂ©connues du grand public.
      Merci d’avoir commentĂ© cet article.

  2. Merci beaucoup pour cet article trĂšs intĂ©ressant. Il donne envie d’en savoir plus sur le mystĂšre de ses bras manquants. En tout cas, une chose est sĂ»re, elle est trĂšs belle avec ou sans bras ! 🙂

  3. voilĂ  un artiste qui avait beaucoup de talent, merci pour cet article qui m’a permis de dĂ©couvrir l’histoire de cette magnifique statue

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