Saviez-vous que les estampes japonaises ont complément révolutionné le monde de la Peinture Moderne lors de leur apparition au milieu du XIXe siècle ?
Voyons dans cet article comment l’Art Japonais et l’Ukiyo-e d’Hokusai notamment, ont inspiré un vent nouveau aux plus grands artistes de la modernité.

L’influence des Estampes Japonaises sur l’Art Moderne Occidental

Pendant des siècles, les artistes européens ont considéré l’art non-occidental comme indigne d’intérêt.
Cette attitude de mépris culturel changea au milieu du XIXe siècle, quand l’Art Japonais arriva à Paris.

On n’en avait encore jamais entendu parler jusqu’alors, car, depuis 1636, le Japon imposait des limites strictes à ses contacts avec les barbares étrangers.
(Pourquoi le mépris culturel aurait-il été à sens unique ?)

En 1835, les États-Unis, sortirent le Japon de son isolement volontaire malgré lui, en envoyant trois vaisseaux de guerre dans le port d’Edo (aujourd’hui Tokyo) et forcèrent les nippons d’accepter le commerce avec le monde occidental.
Ainsi, l’art japonais ne tarda pas à déferler sur l’Europe.

Les estampes japonaises d’Hokusai

En effet, l’Ukiyo-e, c’est-à-dire des estampes en couleur réalisée à partir de morceaux de bois gravés, étaient alors la forme d’art la plus populaire au Japon et Hokusai Katsushika (1760–1849) en était le plus célèbre représentant.
Travaillant sous le nom de Gakyôrôjin Manji, qui pourrait se traduire par ‘vieux fou de dessin‘, il a vécu jusqu’à l’âge vénérable de 89 ans.

Sur son lit de mort, il a déclaré : ‘Avec cinq ans de plus, j’aurais pu devenir un véritable peintre‘.

Hokusai à réaliser des milliers d’estampes japonaises, représentant des paysages, des scènes de théâtre, et des personnalités connues, notamment de belles courtisanes et de volumineux lutteurs de sumo.

Sa popularité fit que ses travaux, comptèrent parmi les premiers à arriver en Occident.

Les Impressionnistes et les Post-Impressionnistes n’avaient jamais rien vu de tel ! Pour les artistes européens de l’époque, les estampes japonaises étaient de véritables chefs-d’œuvres d’originalité.

Les aplats de couleur, l’usage de motifs, les contours et lignes délicates ainsi que la simplicité et l’efficacité du traitement de sujets choisis, telles que la Grande vague de Kanagawa, fascinèrent les artistes de la modernité et ils se mirent immédiatement à en limiter les effets.

Le célèbre artiste Impressionniste, Claude Monet, réunit une belle collection de ces estampes japonaises. Il s’intéressait particulièrement aux jardins japonais sur lesquels il basa par exemple son fameux tableau Pont à Giverny.
Il s’inspira également de certaines séries d’Hokusai tel que ses Trente-Six vues du Mont Fuji, quand il peignit ses meules de foin et ses façades d’église.

Vincent Van Gogh et les estampes japonaises

Vincent Van Gogh fut également énormément influencé par les estampes japonaises. Il en achetait, d’ailleurs, d’énormes quantités qu’il (ou plutôt son frère Théo) pouvait difficilement s’offrir. (Il en collectionnera plus de 400 !)

Durant l’hiver 1887-1888, il envisagea même un voyage au Japon, mais ce n’était encore que l’un des rêves irréalisables de l’artiste.

Il se consola en se disant qu’en se rendant à Arles, il allait ‘au Japon français‘ comme il se plaisait à le dire.
À son arrivée, il écrivit à son frère qu’il s’y sentait ‘comme au Japon‘.

Van Gogh recréa des estampes et évoqua l’art japonais dans plusieurs de ses tableaux, particulièrement dans ‘Amandier en fleurs‘ réalisé quand il était à Saint-Rémy de Provence.
Dans ce superbe tableau, des branches noueuses, d’un marron verdâtre, se tordent et traversent un ciel d’un turquoise éclatant, tandis que des fleurs claires, apportent une touche de délicatesse à la scène.

Pour certains artistes et artisans, l’imitation des estampes japonaises devint, un style à part entière, que l’on appela même ‘le japonisme,’ et auquel l’Art Nouveau doit, ses lignes sinueuses et ses aplats de couleur.

Même si l’Art venu du Japon révolutionna totalement le graphisme des artistes modernes, l’impact le plus significatif de cet apport fut, par ailleurs, d’amener les artistes occidentaux a enfin considéré l’art des autres cultures comme une source d’inspiration acceptable.
Il était temps.

À bientôt pour la suite,
Joanaa

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