Vous êtes nombreux à me questionner sur mon parcours. Quelle est mon histoire et comment je suis devenue artiste peintre.
Comme beaucoup ont insisté, j’ai décidé de vous répondre. Pas évident pour moi de poser des mots sur tout ça donc soyez indulgents. C’est toujours un peu compliqué de parler de soi et de prendre du recul sur son vécu.
Je suis artiste peintre pro depuis plus de 10 ans maintenant et ça n’a pas toujours été facile ni évident.
Dans cet article, je reviens sur mon histoire, mon enfance et tous les événements qui, je pense, m’ont profondément marqué et qui ont contribué à me mener vers la peinture et le dessin.
Je m’appelle Joanaa FIRMINO, je suis Artiste Peintre et voici mon histoire…
Enfance
Je suis née en 1983 à Lyon, d’une mère d’origine flamande et d’un père brésilien. J’ai un grand frère, de deux ans mon ainé.
En 89, nous quittons les tours HLM du quartier populaire d’Estressin près de Vienne (38) pour la rase campagne.
Mes parents ont acheté pour une bouchée de pain une vielle ferme dauphinoise en ruine en vue de la rénover.
Je grandis entourée de nature et d’animaux. Poules, lapins, oies et canards, chiens et chats. Ma mère issue d’une famille d’exploitants agricoles nous initie aux joies de la ferme.
Mes parents sont infirmiers psychiatriques et ma mère anime un atelier de sociothérapie dans lequel les patients de l’hôpital peuvent peindre, bricoler et créer librement toutes sortes de choses.
Parfois, elle m’emmène avec elle et des souvenirs se gravent de façon indélébile dans ma mémoire d’enfant : les odeurs de térébenthine, le désordre coloré de l’atelier, l’ambiance sereine de cet endroit particulier et de ses étranges occupants…
Du haut de mes 6 ans, j’associe l’atelier à un véritable havre de paix, un refuge dans lequel chacun peut exprimer ses différences en toute liberté et sans jugement.
L’Incendie et le minimalisme
En 94, notre maison, que mes parents rénovent depuis presque 10 ans, prend feu.
Une lampe allumée, suspendue à l’armature d’un des lits, tombe et enflamme un des matelas durant notre absence.
Nous n’avons plus rien.
À 11 ans, je comprends que du jour au lendemain, tout ce que nous croyons posséder peut subitement disparaître.
Durant plusieurs mois, nous vivons dans des caravanes que des amis nous ont prêtées en attendant la fin des travaux de la maison.
Je crois être devenue profondément minimaliste depuis cet événement.
Vivre simplement, posséder peu et ne pas s’attacher aux choses matérielles sont restées pour moi des valeurs essentielles.
La question de l’identité
J’ai été une très bonne élève sans histoire jusqu’au collège.
Puis, adolescente en pleine crise identitaire, mon métissage me questionne.
Tiraillée entre deux cultures, j’ai l’impression qu’il me manque une partie de moi…
Le dessin prend toujours une place très importante et je rêve déjà secrètement d’en faire mon métier.
Mon Bac Littéraire en poche, je pars au Brésil pour la seconde fois de ma vie, accompagnée de mon père, durant un mois.
Notre famille, là-bas, est issue d’un quartier très modeste du Nordeste brésilien. Dans les minuscules ruelles colorées, entourée de mes cousins et cousines, je découvre avec mes yeux de jeune adulte ce pays dont j’ignore presque tout.
La misère et la violence me choquent profondément, mais je suis surtout marquée par la grande générosité, l’optimisme sans faille, la solidarité et l’ingéniosité des Brésiliens.
Je réalise que la beauté est partout et qu’elle est d’autant plus belle quand on la trouve là où l’on s’y attend le moins.
À mon retour, je tente les concours des Beaux-Arts de Lyon, Valence et Saint-Étienne que je réussis tous les 3 avec brio.
Je choisis l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon (ENSBA).
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Débuts dans la vie active
Je ne l’ai pas compris tout de suite, mais Les Beaux-Arts m’ont beaucoup apporté. Ils m’ont appris à me questionner, à poser un regard critique sur le monde.
À l’époque, j’en sors néanmoins un peu chamboulée et me demande si le monde de l’Art est vraiment fait pour moi.
Ayant besoin de gagner rapidement ma vie, je me tourne vers l’infographie dans le secteur de la communication d’entreprise et la publicité. Ça au moins c’est un vrai travail !
Je vise une grande carrière professionnelle et gagne très bien ma vie. Création de logo, charte graphique, sites internet, flyers, catalogues et publicités en tout genre, je travaillerai en tant que graphiste durant plus de 5 ans.
Pendant tout ce temps, je ne toucherai pas un pinceau.
Regards d’Afrique
2010. J’ai 26 ans.
À cette période de ma vie, tout va mal.
Je sors épuisée psychologiquement d’une relation compliquée, le burn-out me guette, je me sens vide, profondément malheureuse et en colère contre le monde entier.
Un soir, en rentrant du travail, je tombe par hasard sur un article de journal : une association recherche des femmes volontaires pour partir en mission humanitaire en République Démocratique du Congo.
Sans y croire, je passe l’entretien.
À ma grande surprise, je suis sélectionnée.
Je pars donc quelques semaines plus tard pour le continent Africain.
Grosse claque. J’atterris sur une autre planète. Un autre espace temps.
Sur place, nous travaillons en support des éducatrices dans un foyer pour les filles de la rue à Lubumbashi, au sud du pays.
Je rencontre, là-bas, des jeunes femmes aux parcours et aux vies incroyables, leur force et leur courage provoqueront chez moi une profonde remise en question.
En peu de temps, l’Afrique me guérit et me permet de revenir à l’essentiel.
Je me rends compte que je me suis trompée de voie pendant toutes ces années. J’ai fini par devenir tout ce que je ne voulais pas être.
Ce voyage en RDC marquera un véritable tournant dans ma vie personnelle et professionnelle. Rien ne sera plus jamais pareil.
De retour en France, je décide de quitter le monde de la communication et pose ma démission.
Les visages de ses femmes m’obsèdent jour et nuit, leurs regards me poursuivent.
Je choisis donc de partager mon expérience à travers la peinture et réalise mes premiers portraits sur cartons : La série Regards d’Afrique.
À la même période, je rencontre ma moitié : Dimitri, qui m’encourage à montrer mes travaux et m’aidera à organiser ma toute première exposition en 2011.
L’aventure de la Peinture pour moi commence ici.
À bientôt pour la suite si le cœur vous en dit.
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Joanaa