Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur chez l’artiste ? Comment se manifeste-t-il, d’où vient-il et comment faire pour le combattre ?
On fait le point dans cet article.

J’ai le syndrome de l’imposteur : c’est grave docteur ?

Syndrome de l’imposteur chez l’artiste : définition.

Avez-vous parfois l’impression de ne pas vous sentir légitime en tant qu’artiste ?
Craignez-vous de ne pas être à votre place, de ne pas mériter votre succès ?
Avez-vous souvent le sentiment de ne pas être à la hauteur par rapport aux autres, de n’être pas assez bon, pas assez talentueux, inférieur…

Si c’est le cas, vous souffrez peut-être du syndrome de l’imposteur, également appelé « syndrome de l’autodidacte ».

▪︎ Le syndrome de l’imposteur chez l’artiste se caractérise par un doute persistant sur ses propres compétences et une peur d’être démasqué comme un « fraudeur », malgré ses succès et son talent.
→ Ce sentiment est souvent alimenté par la comparaison avec d’autres, la pression de la perfection, un milieu artistique compétitif, conduisant à minimiser ses réalisations, à se perdre dans le perfectionnisme et à éviter les défis.

Il est important de noter que ces comportements ou pensées peuvent varier d’une personne à l’autre et ne sont pas exhaustifs.

Quels sont les symptômes ?

Le syndrome de l’imposteur peut se manifester de différentes manières chez les artistes. Voici quelques exemples de comportements ou de pensées qui peuvent y être associés :

⚠️ Minimiser ses réalisations ou ses compétences.

En attribuant le succès à de la chance ou à l’aide de tiers plutôt qu’à ses propres qualités, se rabaisser ou dévaloriser son travail.
→ J’ai gagné ce concours artistique ? Oh, c’était un coup de chance, le jury était de bonne humeur.
→ Vendre mes œuvres ? Oh non, je peins juste pour le plaisir et puis de toute façon qui ça pourraient bien intéresser, je n’ai aucun talent.

⚠️ Avoir du mal à accepter les compliments ou les récompenses.

En les minimisant ou en les rejetant.
→ Je suis autodidacte et je n’ai pas de diplôme dans ce domaine… Je ne suis pas légitime.
→ Ce client m’à commander une œuvre, mais j’ai honte de lui demander de l’argent pour mes dessins. Je ne vaux pas tout ça ! »

⚠️ Se sentir anxieux ou stressé lorsque l’on doit dessiner en public ou lorsque l’on est invité à présenter ses œuvres.

En craignant de ne pas être à la hauteur, d’être jugé négativement.
→ Que vont penser les autres artistes en me voyant dessiner ? Ils vont voir que je fais n’importe quoi et que je suis nul.
→ Ce que j’ai voulu exprimer dans cette série de tableaux ??! Euuuh…

⚠️ Se comparer constamment aux autres artistes et se sentir inférieur.

En se concentrant sur ses défauts plutôt que sur ses qualités
→ Rodrigo à 8000 abonnés sur les réseaux sociaux alors que moi, je n’en ai que 100. Ça veut vraiment dire que je suis nul.
→ Kevin à déjà fais plus de 3 expositions et moi aucune. Ça ne sert à rien que je continue la peinture, autant abandonner tout de suite.

⚠️ Avoir l’impression de ne pas mériter de réussir dans ces métiers.

→ Je ne vois pas comment je pourrais percer en tant qu’artiste alors que je n’ai pas fait d’école d’art ni pris de cours…

Le syndrome de l’imposteur chez l’artiste : causes et origines ?

Mais qu’est-ce qui fait que l’on éprouve le syndrome de l’imposteur en tant qu’artiste ? D’où ça vient et quelles sont ses origines ?

🥸 « Être artiste, ce n’est pas un vrai travail ! »

De nos jours, la notion d’artiste professionnel est encore très floue.
→ Qu’est-ce qu’un artiste ? Un artiste peut-il vivre de son Art ? Quels sont les critères d’un artiste à succès ? Qu’est-ce qui fait qu’un art est bon ou pas ?

Être artiste pour beaucoup de personnes, ce n’est pas réellement un travail, c’est plutôt un passe-temps, un hobby, voir un amusement.
On nous a toujours répété qu’être artiste, ça ne paie pas les factures…
Difficile donc de se sentir légitime professionnellement lorsque les autres ne nous prennent pas au sérieux… On culpabiliserait presque de réussir.

🥸 Le diplôme d’artiste.

Pour avoir pas mal voyagé et habité à l’étranger, j’ai quand même l’impression que le syndrome de l’imposteur est particulièrement exacerbé en France.
→ En France, les diplômes, les grandes écoles ou encore l’expérience professionnelle sont très importants pour être perçu comme légitime dans un domaine et c’est souvent une des premières questions qu’on vous pose en tant qu’artiste…

Pas facile donc de se sentir à sa place quand on n’a pas forcément le CV attendu.

🤫 Je vous rassure tout de suite :
1 – Pas besoin de diplôme pour réussir votre carrière artistique.
2 – Le Diplôme Officiel d’Artiste n’existe pas.

🥸 Un manque de confiance en soi.

C’est surtout ça le syndrome de l’imposteur ! Un énooorme manque de confiance soi !
→ On doute constamment de la qualité de ce que l’on fait, on a peur de mal faire, de ne pas savoir, de rater, d’être jugé, moqué… Voir même d’avoir trop d’ambition !

▪︎ Le syndrome de l’imposteur n’existe que parce qu’on attend d’avoir l’approbation d’autrui. On cherche la validation dans le regard des autres. C’est une forme de peur du jugement.

La grosse erreur, c’est de se comparer systématiquement aux autres artistes :
→ Ceux qui réussissent mieux, qui vendent plus, qui ont plus d’abonnés, des dents plus blanches et qui sont tellement plus brillants, plus chanceux et plus heureux que nous.

Se comparer aux autres, c’est le meilleur moyen de tout laisser tomber, car il y aura toujours un meilleur, un plus beau, un plus talentueux que nous !
(Et c’est ainsi !)

Syndrome de l’imposteur chez l’artiste : les solutions.

Mais alors comment faire en pleine crise de syndrome de l’imposteur ? Existe-t-il des solutions ?
Voici quelques pistes qui pourraient peut-être vous aider.

✔︎ Acceptez vos imperfections.

Personne n’est parfait et il est normal de ne pas tout savoir et de ne pas tout maitriser.
→ Accepter vos manques et vos imperfections pour les utiliser comme une force dans votre travail artistique.

✔︎ Reconnaitre vos victoires et vos succès (même petits).

Prenez du temps pour réfléchir au chemin parcouru : d’où vous êtes parti et où vous en êtes aujourd’hui.
– Vous avez réussi à reprendre la peinture après de longues années d’arrêt.
– Vous avez peint votre première aquarelle alors que vous étiez totalement débutant.
– Vous avez enfin terminé ce fameux tableau qui trainait depuis des mois.
→ Comptabilisez toutes vos petites victoires, cela peut vous aider à avoir une vision plus objective de vous-même et à reconnaître vos propres mérites.

✔︎ S’entourer de personnes positives.

Entourez-vous de personnes qui vous soutiennent et qui vous encouragent dans vos rêves et vos projets (même les plus fous !).
→ Avoir un réseau de personnes positives vous permet de vous sentir mieux, vous motive et vous aide à avoir une vision plus positive de vous-même.
Les vieux grincheux, c’est tchao bonsoir !

✔︎ Se former.

En se formant, on comprend mieux ce que l’on fait et pourquoi on le fait.
De plus, recevoir un enseignement et être reconnu par ses pairs permet de se sentir plus légitime dans son domaine.
→ Prenez des cours, faites des stages, participez à des ateliers. Cela vous aidera à prendre confiance en vous et en vos capacités.

✔︎ Passer à l’action.

→ Attention toutefois, ce n’est pas parce que vous avez étudié la natation dans les livres que vous êtes un bon nageur !
En effet, pour bien nager, il faut aller à la piscine et se mettre à l’eau !

Vous aurez beau faire autant de formations que vous voudrez, si vous ne vous mettez pas à l’ouvrage, si vous ne mettez pas en pratique ce que vous apprenez… vous vous sentirez toujours imposteur !

Tous les sportifs, musiciens et autres créateurs vous le dirons : le talent n’existe pas.
Ce qui existe en revanche, c’est l’expérience accumulée de toutes ces heures passées à faire, à travailler, répéter, s’entrainer, … échouer et recommencer ! Encore et encore.

→ Faire, c’est apprendre et l’expérience, c’est la connaissance.
Gardez vraiment ça en tête.

Alors, continuez à vous former, à apprendre, à créer…
C’est comme ça que, petit à petit, vous parviendrez à prendre confiance en vous et mieux à gérer votre syndrome de l’imposteur.